L’achat d’une lunette de repérage (qu’on appelle souvent « télescope ») constitue un investissement de taille, mais ô combien satisfaisant. Grâce à votre lunette, vous réussirez non seulement à identifier plus aisément les espèces des milieux ouverts, mais aussi à admirer de plus près les détails de leur plumage.

Compte tenu du prix élevé des lunettes de repérage, il est important de bien se renseigner avant de passer à la caisse. Nous vous présentons ici quelques points à considérer.

Lisez aussi nos évaluations de différents modèles dans la chronique Équipement du magazine QuébecOiseaux.

Choisir sa lunette de repérage
© Mike Baird

Le prix

Si certaines lunettes de repérage se détaillent à plus de 4000 $, il existe plusieurs excellents modèles entre 1000 $ et 2000 $. Comme pour les jumelles, un prix plus élevé est généralement gage de qualité : votre lunette sera solide et étanche, l’image plus claire et les couleurs plus vibrantes. Évidemment, si vous prévoyez ne l’utiliser que sporadiquement, par exemple pour observer les huards à partir de la galerie de votre chalet, une lunette d’une valeur de 500 $ s’avèrera amplement satisfaisante.

L'oculaire et l'objectif
Pluvier siffleur vu à la lunette. © Sue Abbott

L'oculaire et l'objectif

L’oculaire est la lentille où l’on place son œil. Il en existe deux types : fixe et à grossissement. Un oculaire fixe produit toujours le même agrandissement; par exemple, un oculaire 20x multipliera par 20 la taille de l’objet observé. Quant à l’oculaire à grossissement, il permet d’effectuer un zoom; par exemple, un oculaire 15-45x pourra augmenter la taille de l’objet de 15 à 45 fois. En définitive, le choix vous revient, selon l’utilisation que vous prévoyez faire de votre lunette.

À l’autre extrémité de la lunette, on trouve l’objectif, dont le diamètre est indiqué en mm sur l’appareil. Plus ce diamètre est grand, plus la quantité de lumière qui pénètre dans la lunette de repérage est importante. Il faut cependant garder en tête que plus un objectif est large, plus la taille et le poids de la lunette augmente. En règle générale, un diamètre de 65 mm est suffisant dans des bonnes conditions de luminosité. Cependant, pour être en mesure d’observer confortablement de jour comme de soir, il est préférable d’opter pour un diamètre d’au moins 80 mm.

Droite ou coudée?

On trouve deux types de visée pour les lunettes de repérage : droite et coudée. Dans les modèles à visée droite, l’oculaire est situé dans le prolongement du corps de la lunette, alors que dans les modèles coudés, l’oculaire forme un angle par rapport à celui-ci. Les lunettes d’approche coudées présentent plusieurs avantages sur les droites : d’abord, elles sont plus confortables pour le cou lors de l’observation d’oiseaux en vol. Ensuite, à moins qu’il y ait présence d’obstacles devant soi (haie, clôture), elles permettent de garder le trépied plus bas, ce qui assure une meilleure solidité et permet aux plus petits de voir ce que vous observez sans que vous ayez à ajuster la hauteur du trépied. Parmi les désavantages des lunettes coudées, soulignons leur résistance moindre aux chocs du fait de leur forme et la plus grande difficulté à viser un objet (du moins dans les premiers temps), puisque l’oeil de l’observateur n’est pas aligné avec l’objectif (notons que pour contourner ce problème, il est possible de fixer une visée maison sur le côté de la lunette).

Droite ou coudée?
Lunettre droite (à gauche) et lunette coudée (à droite)

Le trépied

Le trépied assure la stabilité de la lunette et, par le fait même, la qualité des observations; il n’est donc pas à négliger. Un trépied trop léger, par exemple, pourrait vous donner des cauchemars dans des conditions venteuses et ce, même avec la meilleure des lunettes de repérage. La tête de trépied, qui permet d’y fixer la lunette, devrait être fluide. Cela permet de suivre avec précision les oiseaux en mouvement, alors qu’une tête de basse qualité engendre des mouvements saccadés. Il est également important de porter attention aux verrous de jambes, qui permettent de barrer et de débarrer les pattes télescopiques.

Digiscopie
Digiscopie © Drew Heath

La digiscopie

Saviez-vous que vous pouvez prendre des photos à travers votre lunette de repérage? De plus en plus populaire, la digiscopie est l’utilisation combinée de votre appareil photo (ou de votre téléphone intelligent) et de votre lunette. Bien qu’il soit possible de réaliser des clichés en appuyant un appareil sur l’oculaire, le résultat est généralement décevant. Pour de meilleurs résultats, pensez à faire l’achat d’un adaptateur. En plus du plaisir de pouvoir photographier ce qui se trouve très loin de vous, la digiscopie s’avère très utile pour confirmer l’identification d’un oiseau ou pour fournir des preuves que l’espèce que vous avez vue était bel et bien une espèce rare!

En rafale

  • L’achat d’une lunette d’approche constitue un investissement majeur. Prenez votre temps, essayez différents modèles sur le terrain et posez des questions aux conseillers en magasin.
  • Assurez-vous que le modèle choisi est robuste et étanche.
  • Pour transporter votre lunette sur de longues distances, considérez l’achat d’un harnais ou d’un sac de transport.
  • Au moment d’essayer votre lunette, vérifiez que la molette vous permet d’effectuer une mise au point rapide et précise.
  • Informez-vous de la garantie et du service offerts par les différents fabricants. Certains offrent une garantie à vie sans conditions.

 

Merci à Alain Goulet, propriétaire de la boutique Nature Expert, pour sa contribution à cet article.