QuébecOiseaux travaille à la protection de diverses espèces d’oiseaux fréquentant les habitats forestiers, en collaboration avec différents acteurs du milieu tels que des propriétaires privés et des agences forestières.

Les pressions sont nombreuses sur les milieux forestiers : exploitation intensive, déboisement au profit de l’agriculture, étalement urbain… Pour les oiseaux forestiers, ces pressions peuvent se traduire notamment par la perturbation ou la perte d’habitat. Les espèces forestières sont particulièrement fragiles durant la période de nidification, alors que les travaux sylvicoles peuvent entraîner la destruction des nids et la mortalité des jeunes.

Protection des oiseaux en milieu forestier
Pioui de l'Est, © Suzanne Labbé

Une riche biodiversité aviaire

Les milieux forestiers abritent une multitude d’espèces d’une diversité impressionnante, dont plusieurs espèces d’oiseaux en péril.
Paruline azurée
Paruline azurée

Avec son plumage blanc et bleu azur, la Paruline azurée (Setophaga cerulea) mâle ne laisse aucun observateur indifférent. Cette espèce en péril fréquente les forêts de feuillus matures de grande superficie, où la strate supérieure, bien développée, forme une voûte élevée. Au Canada, la population de Paruline azurée est estimée à seulement 1 000 individus. Les deux seules provinces canadiennes à abriter l’espèce sont l’Ontario et le Québec (où on la trouve en Montérégie et en Outaouais). L’espèce a été désignée en voie de disparition au Canada et menacée au Québec.

Les principales menaces pour la Paruline azurée sont la destruction et la dégradation de son habitat d’hivernage, limité aux forêts d’altitude de la cordillère des Andes. La perte d’habitat constitue également une menace dans son aire de reproduction au Canada.

Téléchargez la fiche synthèse Aménagement forestier pour la conservation de l’habitat de la Paruline azurée

Engoulevent bois-pourri
© Line Arseneault
Engoulevent bois-pourri

L’Engoulevent bois-pourri (Antrostomus vociferus) est un oiseau nocturne insectivore désigné menacé au Canada et susceptible d’être désigné menacé ou vulnérable au Québec. Son plumage tacheté de gris et de brun lui confère un camouflage efficace lorsqu’il se repose au sol pendant la journée, souvent sur une couche de feuilles mortes. Son habitat de reproduction comprend généralement des zones boisées présentant une structure partiellement ouverte. 

Les principales menaces qui pèsent sur l’espèce sont la perte et la dégradation de l’habitat ainsi que le déclin de la quantité d’insectes disponibles. Les engoulevents sont aussi sujets aux risques de collision avec les voitures et à la prédation par les chats, les chiens et les ratons laveurs. Consultez la fiche synthèse Aménagement forestier pour la conservation de l’habitat de l'Engoulevent bois-pourri pour plus d'information. 

Téléchargez le dépliant Connaître et protéger l’Engoulevent bois-pourri

Garrot d'Islande
© René Richard
Garrot d'Islande

Le Garrot d’Islande (Bucephala islandica) est un canard plongeur qui choisit pour nicher des lacs sans poissons situés en haute altitude. Ces plans d’eau contiennent une composition particulière d’invertébrés qui répond à ses besoins alimentaires. La femelle pond ses œufs dans la cavité d’un arbre situé non loin du plan d’eau.

Le Garrot d’Islande détient le statut d’espèce vulnérable au Québec. Au Canada, sa population de l’Est a été désignée préoccupante. Dans l’est du pays, une diminution de la disponibilité d’habitats convenables est due principalement à l’ensemencement de poissons dans les lacs et à l’exploitation forestière. Durant l’hiver, alors que des rassemblements se forment dans le Saint-Laurent, l’espèce est vulnérable aux déversements d’hydrocarbures. Le Garrot d’Islande est également victime des chasseurs, au vu de sa ressemblance avec le Garrot à œil d’or. 

Téléchargez le dépliant Connaître et protéger le Garrot d’Islande

Protéger les oiseaux en milieu forestier

Certaines mesures peuvent être mises en place afin de préserver les habitats des oiseaux en milieu forestier. Par exemple, les interventions d’aménagement du paysage peuvent être ajustées afin de conserver certains éléments d’intérêt, comme des arbres de grande taille ou une structure de peuplement irrégulière. La planification de la récolte peut aussi viser à reproduire les perturbations naturelles. D’autres actions à privilégier sont de réduire l'épandage d’insecticides et d’éviter les travaux forestiers pendant la période de nidification.

Protection des arbres morts

Les arbres morts ou mourants, particulièrement ceux de grand diamètre et possédant des cavités, sont essentiels à plusieurs espèces. La conservation de ces chicots et des arbres creux a ainsi une grande importance. Afin de préserver cet habitat, il est possible d’adopter des pratiques sylvicoles assurant le renouvellement et la préservation de gros chicots (≥ 30 cm de diamètre), et ce, au bénéfice de plusieurs espèces animales.   

Consultez la page Des chicots remplis de vie! pour plus d'information
 
Milieux forestiers section 3
Pic à dos noir, © Karine Cloutier